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Le monde et l'homme
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30 octobre 2007

La philosophie incompréhensible.

La philosophie incompréhensible.


faict que plufieurs font la philofophie incom-

prehenfible, & comme en tant de manieres la

confondent & abaftardiffent. TRISM. Celà fe

fait ô Afclepe, à caufe que par cauteleufe & per-

uerfeinuention, la meflent auecques autres di-

uerfes fciences incomprehenfibles, comme A-

rithmetique, Mufique, & Geometrie. Mais il

fault que la vraye, entiere, & pure philofophie,

& qui feulement depend de Dieu, foit telle, que

de fi ententiue & ardente curiofité, elle s’em-

ploye aux autres fciences, que fur toutes chofes

s’efmerueille, comment il fe peut faire, que les

reuolutions & mouuemens des aftres, leurs pre-

finies & limitées ftations, & le coursde leur

changement, confistent par nombres, poix, &

mefures. Pareillement qu’en cognoiffant les

compartimens, qualitez, & quantitez de la ter-

re, les abifmes & profondeurs de la mer, la for-

ce & violencedu feu, auecques la nature &

l’effect de toutes ces chofes, elle s’efmerveille, a-

dore, & collaude leur artificiel facteur, qui eft

Dieu. Sçavoir aufsi pareillement la Mufique,

n’eft autre cas, que entendre l’ordre de toutes

chofes, & ce que diuine raifon a voulu eflire &

ordonner. Car l’ordre de chafque chofe, par

viue & artificielle raifon conferé & rapporté

en vne fur toutes les autres, faict vn tres harmo-

nieux & parfaict accord à diuine melodie.
ASCLEPIVS. Que fera-ce doncques des

hommes,


Argument du septième chapitre.


hommes, qui viendront apres nous Trifmegi-

fte ? TRISMEG. Eux deceuz par l’impofture

des Sophiftes, auecques defdaing & mefpris fe

deftourneront de la vraye, & faincte philofo-

phie. Car d’adorer Dieu auecques fimpleffe

d’efprit, d’honorer & reuerer fes oeuures, de

rendre finablement action de graces à favolon-

té (qui eft la feule pleine de toute doulceur &

bonté) eft la philofophie, de nulle facheufe cu-

riofité d’efprit violée, & corrompuë. Soit iuf-

ques icy traité de ces chofes.


L’argument du feptiesme chapitre.

Le feptiesme contient de la creation du monde :

de la matiere, de l’efprit qui la fuyt et accompai=

gne, et du lieu ou toutes choses ont esté faictes

et crées : ce qui eft une philofophie occulte. Il ditct

que toues chofes mondaines font au monde con=

tenues, et le monde en Dieu. Il appelle lieu, le

poinct de la matiere ; ce que l’incite à dire, et eftre

d’opinion que le lieu du monde ne fut oncques né :

mais que le monde l’a efté, en ayant efgard à l’œuvre

des creatures : et fine(1) l’a point efté en prenant gar-

de à leur ouvrier et createur : Car Hylé (dit il) et

l’efprit, c’est à dire, le monde, et quelque vertu

diuine diffufe et efpandue par toutes choses, n’e=

ftoient pas en l’ouurage du monde premier qu’ilz

fuffent nez:ains(2) en celuy,duquel ont deu auoir leur

aiffance

(1) « fine » - si ne

(2) « nez:ains » - nés : mais

http://www.lescheminsdhermes.org/Livre-d-Hermes-argument-du,589.html



Argument du septième chapitre suite I.


et production. Mais en qui estoient ilz,

finon en ce verbe diuin, par lequel toutes chofes

font faictes ? Et en qui eftoit la vie de tout ce qui a

efté faict. Et d’ou finablement eft iffu, tout ce qui

est faict. Il dit en apres que Hylé, c’est-à-dire, la

matiere du monde, est aufsi toft feconde de qualité

caufative de bien, que de mal, pour autant qu’elle

est capable de tous les deux, ainfi comme quelque

terre, laquelle produit aufsi bien les bonnes que les

mauuaises herbes, au cas pareil est il de Hylé, en

la production de bien et de mal. Il dict toutesfois,

que Dieu a en cela prouveu aux hommes (en tant

qu’il a efté raisonnable et de neceffité) en ce qu’il

leur a donné fens, fcience, et intelligence, pour re-

pugner à ceste proprieté materielle, de peur que

malice ne furprint et occupaf la fpirituelle qui

est en nous, ainfi que fait quelque mefchante herbe,

une terre habandonnée sans labeur, et dont l’on

ne tient conte. Il difpute finablement quelque peu

de l’efprit, lequel eft par tout diffus et efpandu.

Des enfers femblablement, et du fens, lequel est

une influence des chofes diuines, es entendemens

humains, comme les rayons de quelque lumiere es

yeux.

Chapitre VII

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Commentaires
C
qui viendront apres nous Trismegiste ?<br /> <br /> TRISMEGISTE : Eux deçus par l’imposture des Sophistes, avec desdain et mépris se détourneront de la vraie, et sainte philosophie. Car d’adorer Dieu avec simplesse d’esprit, d’honorer et reverer ses oeuvres, de rendre finablement action de grâces à sa volonté (qui est la seule pleine de toute douceur et bonté) est la philosophie, de nulle facheuse curiosité d’esprit violée, et corrompue. Soit jusques ici traité de ces choses.<br /> <br /> L’argument du septiesme chapitre.<br /> <br /> Le septiesme contient de la création du monde : de la matière, de l’esprit qui la suit et accompagne, et du lieu où toutes choses ont été faites et créées : ce qui est une philosophie occulte.<br /> <br /> Il dit que toutes choses mondaines sont au monde contenues, et le monde en Dieu. Il appelle lieu, le point de la matière ; ce que l’incite à dire, et être d’opinion que le lieu du monde ne fut doncq né : mais que le monde l’a été, en ayant égard à l’oeuvre des créatures : et fine l’a point été en prenant garde à leur ouvrier et créateur : car Hylé (dit-il) et l’esprit, c’est-à-dire, le monde, et quelque vertu divine diffuse et épandue par toutes choses, n’étoient pas en l’ouvrage du monde premier qu’ils fussent nez : mais en celui, duquel ont du avoir leur naissance
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